L'artiste s’intéressait à ce qui est invisible ou tabou dans le cancer, pendant une résidence et une série d’ateliers de création à la Fondation Virage, au CHUM.

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©Céline Huyghebaert
Classement
Type de projet
(onglet orange)
Intervenants
Artiste(s)-Pédagogue(s)
Participant.e.s

Groupe de participant.e.s de la Fondation Virage pour le soutien au cancer

 

Collaborateur.trice

Audrey Beaulé, graphiste

Animatrices de Virage (noms à venir)
 

Groupe en mauve sous l'image

Pour Effets secondaires, Céline Huyghebaert s’intéressait à ce qui est invisible ou tabou dans le cancer, pendant une résidence et une série d’ateliers de création donnés aux participant.e.s de la Fondation Virage au CHUM. Le projet a été développé par l’artiste et par le Centre Turbine.

Dans une entrevue, la réalisatrice Agnès Varda raconte les réticences qu’a son producteur à laisser l’héroïne du film Cléo, de 5 à 7 prononcer le mot « cancer » : « Personne n’ira voir ton film, dit-il, si tu mets ce mot dedans ». En France, jusqu’à récemment, on ne le prononçait pas devant le malade. Le médecin informait une personne de l’entourage, parce qu’il craignait que le patient baisse les bras s’il connaissait son diagnostic.

De la même manière que le mot ne se prononce encore qu’à mi-voix, la maladie est aussi parfois « silencieuse ». Beaucoup témoignent du fait que le corps ne « devient » visiblement malade qu’à partir du moment où il reçoit les traitements qui doivent le guérir. Est-ce que les effets secondaires des traitements sont aussi la maladie ? Et leurs impacts sur la vie professionnelle, sociale, sexuelle des patients ? Arrive-t-on à parler de ce que l’on vit aux proches de qui on essaie de prendre soin ?

Céline Huyghebaert souhaitait explorer ces questions dans l’écoute et la rencontre pour créer une voix collective autour de l’invisibilité et des non-dits de la maladie. Du 20 février au 4 juin 2020, l’artiste a offert des ateliers à la Fondation Virage (CHUM), qui proposait aux personnes ayant eu un diagnostic de cancer un accompagnement, des services de soutien et des ateliers de création. Dans ces ateliers, elle a allié l’écriture à l’image avec des jeux de langage, de collage, de captations sonore ou photographique. Elle a offert également des journées de présence et de conversation à la Fondation Virage et au CHUM.

En parallèle, elle développera un travail à mi-chemin entre le documentaire et l’œuvre poétique. Dans le cadre d’un « Projet sur mesure » avec L’Imprimerie, centre d’artistes, elle explorera des procédés numériques et analogiques, et des nouvelles techniques de reliure afin de préparer le matériel des ateliers de création et de produire les œuvres liées au projet.

La Bourse Claudine et Stephen Bronfman en art contemporain que s'est vue décerner l'artiste en 2019 contribuera à la production des œuvres.