Centre Turbine
L’École des arts visuels et médiatiques (UQAM)
Ministère de la culture, des communications et de la Condition féminine du Québec (MCCCFQ).
Le projet Techno-marche est une expérimentation de création pédagogique. L’objectif premier est d’observer comment des marcheurs urbains peuvent s’approprier des technologies dans l’optique d’être plus sensible à l’écoute de leur environnement.
Nous marchons quotidiennement sans vraiment porter attention à notre environnement sonore. Habituellement, nous sommes plus attentifs au visuel qu’au son et encore moins à la dynamique entre les deux.
La Techno-marche est une recherche sur le potentiel de la techno-marche pour favoriser les apprentissages cognitifs et la création chez les jeunes en enseignement des arts visuels et médiatiques au niveau secondaire. Cette recherche a vu le jour au printemps 2007 avec l'expérimentation d’une première techno-marche par un enfant, un adolescent, un chorégraphe et une pédagogue. Depuis, il a été expérimenté dans trois écoles secondaires et dans un département de danse universitaire.
On demande aux participants de marcher un certain laps de temps avec un appareil photographique et un micro-cravate épinglé à leur vêtement, relié à un dictaphone qui enregistre, sans arrêt, leur voix et les sons environnants tout au long de leur parcours. Ils ont aussi des écouteurs reliés au dictaphone qui leur permettent d’entendre et d’amplifier ce qu’ils enregistrent.
Un peu plus d'information sur le projet de Techno-marche
Cette techno-marche offre un autre type de présence que la marche que nous effectuons quotidiennement. Elle prédispose à porter attention à la réalité sonore et à la dynamique entre celle-ci et notre environnement.
L’assemblage du dispositif expérientiel de la techno-marche s’inspire de la recherche précédente de M. Yves Amyot, celle qu'il a développé sur la pédagogie rhizomatique et le marcheur-pédagogue (Amyot, 2003). Elle s’est amorcée à partir de la problématique de l’isolement en éducation artistique pour investir et agencer les concepts de réseau et de rhizome pour réactiver la circulation et la mobilité entre les acteurs du milieu scolaire. Ce travail s’est transposé théoriquement par la pédagogie et schématiquement par un marcheur-pédagogue.
Dessin, techno-marcheur
Un artiste a realisé six dessins de ce marcheur, qui sont chacun des temps d’arrêt, telles que les chronophotographies de Marey, de son corps en mouvement. Ce marcheur-pédagogue qui est une analogie du corps de l’élève et de l’éducateur est constitué de connexions arborescentes, réseautiques et rhizomatiques reliées par des lignes de fuite. La mise en mouvement du marcheur-pédagogue est déclenchée par la circulation du désir stimulée par un enseignement qui fait appel à la corporalité, à l’agencement hétérogène, au risque et à l’imprévu. Ce marcheur-pédagogue dessiné sur une feuille de papier blanc est sans contexte et sans identité. Une de mes intentions de recherche est actuellement le passage de ce marcheur-pédagogue conceptuel en techno-marcheur expérimentiel en proposant le projet Techno-marche à des enseignants et des élèves.
Cette expérimentation est une première tentative d’incarnation du marcheur-pédagogue en techno-marcheur. À chaque pas que les élèves effectuent lors de leur techno-marche, s’ouvre à eux une multitude de lignes de fuite vers des sons, des images et des expériences.